A 10 000 km près, elle se serait appelée Tequila ou Mezcal ! Josiane est en effet un distillat d’agaves qui à défaut d’avoir été produit du côté de Jalisco ou Oaxaca au Mexique, nous vient de Marseille !

Derrière ce projet assez dingue : l’agence REVEEAL et l’Atelier du Bouilleur qui, ensemble, ont fait naître en 2018/2019 cette eau de vie assez inédite en France (à ma connaissance, seule Distillerie de Paris s’est aventuré dedans à partir de 2015, mais en partant du sirop d’agave et non des piñas directement).

L’histoire

Informés de l’arrachage des Agaves americana présentes sur les îles du Frioul, les futurs créateurs de Josiane y ont vu l’opportunité de valoriser un déchet alors voué au compostage. Ils ont alors décidé de les récupérer et avec l’aide de Martial Berthaud (l’Atelier du Bouilleur), les ont transformées en ce spiritueux semblable au mezcal dont le succès grandissant n’est plus à prouver, comme j’ai pu en faire état à plusieurs reprises dans ma newsletter Distil.News (e.g. ici et ).

Production

Pour ceux qui s’intéressent comme moi à l’aspect plus pratique de cette production, Justine Batteux (REVEEAL) a accepté de répondre à quelques unes de mes questions, en toute transparence.

Voici les infos complémentaires que j’ai ainsi pur récupérer :

  • Pour la campagne 2020, 1,5 tonnes de cœurs d’agaves ont été récupérées
  • Les agaves avaient été cuites dans un four en pierre tricentenaire lors d’un premier essai en 2019, mais compte tenu du rendement limité, le lot 2020 a vu sa cuisson réalisée dans un sauna, durant 7 jours consécutifs
  • Le jus et les fibres n’ont pas été séparées. Les piñas cuites ont été broyées puis pressées
  • Le tout a ensuite reposé dans un palox au soleil pendant 1 à 2 mois (en fonction de la température)
  • La fermentation a duré 1 mois (entre juillet et août 2020)
  • La distillation s’est ensuite faite sur deux alambics artisanaux, le tout durant 3 jours avec 2 repasses
  • Le distillat obtenu a ensuite reposé jusqu’en novembre 2020
  • Une partie a été embouteillée et une autre repose en fût

Résultat final à date : 100 bouteilles toutes sérigraphiées et gravées à la main ! Un sacré boulot donc, qui ne galvaude clairement pas son étiquette « artisanale ». Chapeau !

Enfin, sachez que l’upcycling ne s’est pas arrêté là. J’ai ouï-dire que les piñas utilisées pour produire Josiane ont apparemment aussi été réutilisées et macérées dans du vin rouge afin de produire un autre produit : Viviane. Mais ça, c’est une autre histoire… 😉

Viviane par REVEEAL x L’Atelier du Bouilleur
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